95 – Khawla

Bonjour, je m’appelle Khawla, j’ai 18 ans. Je suis en terminale au lycée Jean-Jacques Rousseau à Sarcelles. J’ai connu l’Afev grâce à une réunion d’information à mon lycée avec un responsable de l’AFEV. J’ai eu envie d’être utile et d’aider les plus jeunes dans l’accompagnement vers la lecture.

Quelles sont les motivations qui t’ont poussé à faire du mentorat ?

J’ai eu envie d’aider les plus jeunes et de lutter contre le décrochage surtout en cette période de covid où le lien avec l’école est plus distendu. Aussi, je souhaitais faire quelque chose d’utile pendant mon temps libre. D`autre part, le fait d’avoir un petit frère à la maison fait que cette problématique me touche davantage.

Quelles types d’activités fais- tu avec Haytam ?

Haytam est âgé de 8 ans. C’est un garçon qui aime bien faire ses devoirs et qui est motivé, il sait pourquoi il va à l’école. Ensemble, nous allons au parc où nous retrouvons d’autres binômes. Nous avons des temps où nous jouons aux jeux de société pour développer sa logique et nous lisons des livres.

Cela se passe-t-il comme tu l’avais prévu ?

Haytam est un jeune très actif et à la fois calme. Je m’imaginais une relation sérieuse avec un certain écart entre lui et moi. Je pensais que j’allais jouer le rôle du professeur et lui de l’élève mais je me suis tout de suite rendue compte que la relation allait dans les deux sens. L’accompagnement est très souple et je m’adapte à lui en réalité.

Sens-tu qu’il progresse ?

C’est l’une des choses qui m’a vraiment impressionnée, il a progressé énormément surtout sur la phonétique car Haytam à des problèmes orthophoniques. Il inverse les sons mais il a énormément progressé. J’ai beaucoup travaillé l’orthographe avec lui, il a gagné en confiance, avant il me disait “je ne vais jamais y arriver” mais aujourd’hui il ne se trompe plus sur les lettres B et P par exemple, c’est une petite victoire.

Je dialogue beaucoup avec la maman, elle remonte mes observations à la professeure de Haytham. Ainsi, grâce aux conseils de la maman et de la professeure, je peux adapter mon accompagnement en essayant d’aider Haytam à différencier les lettres et les sonorités.

Qu’est-ce que cette mission bénévole t’apporte au quotidien ?

Je pensais que cette mission allait dans un seul sens, je pensais que j’allais uniquement aider mon jeune. Mais je me suis rendue compte que d’une certaine manière Haytam me permet de grandir et de devenir plus responsable et solidaire. Je me sens plus adulte aujourd’hui.

Comment tu organises ton emploi du temps de lycéen ?

Cette année, en raison du covid j’ai un emploi du temps plus allégé ce qui me permet de mieux organiser mon accompagnement de 2h par semaines.

Tu parles de ton action autour de toi ?

Tous mes amis sont au courant de mon action. Je parle également de mon action à mes enseignants. Si j’en parle autant c’est parce que je veux convaincre ceux qui souhaitent s’engager.

As-tu un message à faire passer à ceux qui comme toi souhaiteraient faire du mentorat ?

Le mentorat est une expérience formidable, à la fin on n’en tire que du positif ! En donnant de notre temps pour la bonne cause, on en ressort grandi. Cela nous forme à être adulte. Nous sommes également bien suivis par nos référents, au début beaucoup d’appréhension, c’est normal je suis mentor avec un groupe d’amies et au début on se posait beaucoup de questions sur le jeune, sa famille, cela va-t-il bien se passer ?

Personnellement je suis satisfaite et je souhaite renouveler l’aventure l’année prochaine.

Interview faite par Alpha Oumar et Ivy-Steaven le 18/05/2021